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dimanche 7 mai 2017

Passage de montgolfières


Dès que les beaux jours arrivent, le ciel de Pereslavl est hanté par les montgolfières, pour quelqu'un dont une partie des ancêtres vient de la ville d'Annonay, où elles furent inventées, c'est une sorte d'étrange réminiscence,
Retour au monastère Fiodorovski, avec la réponse du monastère de Solan, très appréciée de l'higoumène Varvara, qui m'a bénie avec majesté et offert un livre. La soeur Larissa me materne dans l'église, me trouve une place assise, me fait conduire au réfectoire, où des portraits d'évêques et de métropolites nous regardent manger en silence. A l'office, on a chanté le trisaghion en grec. Il me semble que grâce à l'icône byzantine d'Andronic Paléologue, et de saint Théodore Stratilate patron du monastère, la Grèce est ici à l'honneur.
Après le repas, je rejoins la soeur Larissa dans son petit café, qui a maintenant une terrasse, avec deux tables et des chaises, le cosaque qui garde les lieux s'y assied au soleil, car le vent est glacial. Une soeur m'explique: "De l'arctique jusqu'à Rostov sur le Don, il n'y a aucun relief, alors le froid déferle, il s'arrête juste aux montagnes qui protègent le sud de la Crimée."
On annonce de la neige pour demain.
Soeur Larissa me pose plein de questions sur mon itinéraire, je lui raconte que le père Placide m'a poussée à partir, tant que j'avais encore des forces: "Si j'étais plus jeune, je fonderais un monastère en Crimée pour la future émigration française, pour nous, c'est la fin." Nous convenons toutes les deux que les démons qui détruisent en ce moment la,France sont également à l'oeuvre en Russie, et que leurs procédés, leurs techniques et leurs soutiens occultes sont les mêmes: "Le Christ nous l'a bien dit, il ne restera plus qu'un petit troupeau". En effet, mais quel naufrage, voir périr tout ce qu'on aime, voir salir et calomnier tout ce qu'on vénère, voir partout triompher le vice et l'infamie, quelle constante douleur...
Je peins les murs, je bricole, cela m'épuise. La peinture me fait penser à l'histoire du pain pour finir le fromage . Quand le pain est fini, on en reprend pour le fromage, et quand le fromage est fini, on doit en reprendre pour finir le pain. Donc je fais les murs, et quand je viens fignoler les finitions, je déborde forcément sur les murs, alors je fais des retouches qui elles-mêmes débordent sur les finitions... Pendant ce temps-là, le chiot ne sait quelle bêtise inventer, vole les torchons de la cuisine, les pantoufles, traîne les balais. Il est en pleine forme... Presque aussi casse-pieds qu'un enfant.

Ma cuisine prend tournure

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