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samedi 20 janvier 2018

Folklore au café La Forêt

Makar, Ilya, Tikhon et Ivan
Le concert est passé, je devrais dire la soirée, car ce fut informel et détendu comme il sied à une manifestation liée au folklore. Une partie des musiciens n'est pas venue, cela arrive aussi assez souvent, plus ceux qui arrivent au dernier moment et ceux qu'on n'avait pas prévus.
J'ai écouté avec intérêt le cours de Dima Paramonov qui a précédé le concert. Des enthousiastes étaient venus de loin, mais il y en avait sur place, très heureux de l'aubaine. Dima a expliqué que dans le folklore tout était lié (comme à toutes les époques normales précédentes, c'est une innovation de la nôtre que cette séparation, cette atomisation, cet enfermement dans notre solitude au sein de la multitude qui ne permet aucun échange ni aucun enrichissement, ni aucune harmonie). Il a montré, par exemple, qu'il fallait quand on jouait diriger le geste de haut en bas, parce que la danse russe consistait à piétiner la terre, non à bondir dans les airs, comme dans d'autres traditions.
Des participants m'ont dit que le folklore renaissait partout, qu'il y avait un grand engouement. C'est sans doute pour cela qu'il fallait à certains fermer le Centre national du folklore russe...


Le cours
des petits enfants très absorbés.

Il a expliqué que pour apprendre le folklore, le mieux était de la faire en famille, pour que les enfants grandissent avec cela et en soient nourris et que la famille puisse le pratiquer à toute occasion. Du reste, outre la famille Leïkine, il y avait une famille nombreuse des environs de Pereslavl qui était là avec ses cinq enfants, lesquels participaient à la leçon avec un très grand sérieux.
Ma vielle m'a encore joué des tours. Je l’avais accordée le matin, tout allait bien, le trajet en voiture a suffi pour tout dérégler. Je me suis éloignée à l'étage en dessous pour la remettre en ordre, ce qui m'a pris un certain temps, de simplement passer par l'escalier froid l'avait déjà modifiée et elle continuait à se dérégler au cours des chansons, de sorte que je n'en ai chanté que deux, au lieu des trois prévues, et j'étais très gênée par le phénomène. Le public a été indulgent, Dima trouvait que c'était plus authentique! Mais j'ai hâte de récupérer la vielle de Vassia Ekhimovitch. Ma vielle avait autrefois des cordes de débroussailleuse et Skountsev les a changées pour des cordes de harpe, je me demande au fond, si elle n'était pas faite pour la débroussailleuse...
J'ai fait la connaissance d'une correspondante Facebook, collaboratrice du musée de Pereslavl, qui est venue m'apporter des fleurs et une invitation à une conférence sur la bibliothèque disparue d'Ivan le Terrible. La bibliothèque d'Ivan le Terrible c'est pour les Russes comme pour nous le trésor des templiers.
Le père des enfants Leïkine, qui se sont produits avec des petits copains et leur grâce habituelle, m'a offert un tableau de sa main.

le tableau de Mikhaïl Leïkine

Les gens étaient très contents, après la fin du concert, on continuait à jouer et chanter, et l'on ne partait pas. J"ai embarqué chez moi l'équipe de Dima, avec une forêt noire offerte par le café La Forêt, qui pense renouveler l'expérience!
Nous avons mangé le gâteau avec du thé et des chansons. Je n'ai pas eu le temps d'enclencher mon appareil quand Dima et les jeunes femmes se sont mis à chanter, et c'est dommage, car leurs visages reflétaient un tel bonheur et une telle pureté...
L'une d'elles, Galia, est restée dormir chez moi, tandis que les autres repartaient à Serguiev Posad. Galia m'a donné un cours de gousli, et j'ai compris dans quelle direction travailler. Elle peint des icônes, et nous en avons aussi beaucoup parlé.
A côté de cela, Gilles et Lika m'ont présenté un ami qui, apprenant que j'étais orthodoxe, s'est exclamé qu'il était athée et détestait l'Eglise orthodoxe. Il était francophone, francophile, avait eu une librairie française à Irkoutsk. Je lui ai dit que je n'étais moi-même pas du tout francophobe et ne reniais pas ma culture française mais j'ai la nette impression que nous n'aimons pas la même France. C'est-à-dire que moi j'aime la France, patrie charnelle, et lui la France des droits de l'homme...
A mon avis, il n'aime pas le folklore non plus.
C'est là que je me sens ici très à ma place. Car les gens comme lui ne sont pas la majorité, du moins à Pereslavl.

les enfants Leïkine

Dima et Galia chantent un chant de Noël

avec ma malheureuse vielle!

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