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vendredi 12 janvier 2018

Une barque en partance dans les étoiles

Ce matin, en regardant mon téléphone, je vois s'aligner des photos, celles des funérailles du père Placide... Comme tout cela m'a paru organiquement orthodoxe, dans cette belle église du monastère, avec ses fresques remarquables, et notre géronda, notre starets français, couché dans un cercueil qui semblait une barque en partance, accompagné par de nombreux cierges, et par toute sa communauté. Une tache rouge, allègre et noble comme le manteau d'un saint guerrier me tirait l'oeil dans toute cette chaude et chatoyante pénombre, et j'ai discerné plus tard, sur mon ordinateur, en grand, qu'il s'agissait de deux petits Odayski, Anna et Vassili, avec en arrière-plan flou, leur maman Myriam, et leur père officiait avec le clergé assemblé, les évêques accourus, oui, tous mes chers orthodoxes de la constellation athonique du père Placide étaient réunis là bas, sans moi. Il y avait même une photo de groupe avec les soeurs de Solan...
Le père Placide voyait sans doute tout cela, l'oeuvre de sa vie, ce foyer de foi, de beauté, de santé morale et spirituelle au sein d'une France en pleine débâcle, car il est encore un peu parmi nous, son âme n'a pas commencé le grand voyage.
Je ne devrais pas être triste, et pourtant je le suis, et ma tristesse se mêle de crainte, car si ce que m'a dit un jour le père Barsanuphe, que le monde reposait en permanence sur la prière de sept saints ascètes, est vrai, alors nous avons peut-être perdu l'un d'entre eux.
Vous me manquerez, père Placide, et aussi tous mes orthodoxes de Solan, mère Hypandia et toutes les soeurs, que Dieu vous garde, qu'il nous garde tous, et vous aussi petits Odayski et leurs gentils parents, je multiplie sur vous tous les signes de croix, foyers de lumière, discrètes étoiles des monastères du père Placide.











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