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mardi 8 mai 2018

9 mai

Pour cette fête de la victoire du 9 mai, j'ai eu envie de publier cette lettre que j'avais déjà publiée sur un autre blog.


Lettre retrouvée sur un soldat tué pendant la deuxième guerre mondiale

Publié le 

Transmise par le père Basile Pasquiet et traduite par mes soins:


Ecoute, Dieu… Je ne T’ai encore jamais parlé de ma vie, mais aujourd’hui, j’ai envie de Te saluer, Tu sais que depuis mon enfance on me répète que Tu n’existes pas, et moi, comme un imbécile, je l’ai cru. Je n’avais jamais contemplé ce que Tu as créé. Mais cette nuit, voilà que j’ai regardé, depuis le cratère qu’avait fait une grenade, le ciel étoilé au dessus de moi. J’ai compris tout à coup, en admirant l’univers, combien la tromperie avait pu être cruelle. Dieu, je ne sais pas si tu me tendras la main, mais je vais Te dire, et Tu comprendras : n’est-il pas étrange qu’au sein de cet enfer abominable, la lumière se soit révélée à moi et que je T’ai reconnu ? A part ça, je n’ai rien à dire, seulement que je suis heureux de T’avoir reconnu.  Notre attaque doit avoir lieu à minuit, mais je n’ai pas peur : Tu nous vois…
C’est le signal. Que faire ? Je dois y aller. J’étais bien, avec Toi, et je veux encore Te dire que, comme Tu le sais, la bataille ne va pas être facile. Et peut-être que cette nuit, je m’en vais frapper chez Toi. Et voilà, bien que jusqu’à présent je n’ai pas été Ton ami, est-ce que Tu me permettras d’entrer, quand j’arriverai ? Mais voilà que je pleure, on dirait. Mon Dieu, Tu vois ce qui m’arrive, maintenant j’ai mûri. Adieu, mon Dieu, j’y vais ! Et j’ai peu de chances d’en revenir. Comme c’est bizarre, maintenant, je n’ai plus peur de la mort !
Malheureusement, à l'époque, je n'avais pas gardé l'original en russe. Si quelqu'un peut me le communiquer, ainsi que le nom de l'auteur de la célèbre photo si parlante que j'ai choisie comme illustration...
Mais une bonne âme (Béatrice Romand) me l'a trouvée!

Послушай, Бог… Ещё ни разу в жизни
С Тобой не говорил я, но сегодня
Мне хочется приветствовать Тебя.
Ты знаешь, с детских лет мне говорили,
Что нет Тебя. И я, дурак, поверил.
Твоих я никогда не созерцал творений.
И вот сегодня ночью я смотрел
Из кратера, что выбила граната,
На небо звёздное, что было надо мной.
Я понял вдруг, любуясь мирозданьем,
Каким жестоким может быть обман.
Не знаю, Боже, дашь ли Ты мне руку,
Но я Тебе скажу, и ты меня поймёшь:
Не странно ль, что средь ужасающего ада
Мне вдруг открылся свет, и я узнал Тебя?
А кроме этого мне нечего сказать,
Вот только, что я рад, что я Тебя узнал.
На полночь мы назначены в атаку,
Но мне не страшно: Ты на нас глядишь…
Сигнал. Ну что ж? Я должен отправляться.
Мне было хорошо с Тобой. Ещё хочу сказать,
Что, как ты знаешь, битва будет злая,
И, может, ночью же к Тебе я постучусь.
И вот, хоть до сих пор Тебе я не был другом,
Позволишь ли ты мне войти, когда приду?
Но, кажется, я плачу. Боже мой, Ты видишь,
Со мной случилось то, что нынче я прозрел.
Прощай, мой Бог, иду. И вряд ли уж вернусь.
Как странно, но теперь я смерти не боюсь.
Стихотворение найдено в шинели солдата Александра Зацепы, погибшего в Великую Отечественную Войну в 1944 году.
C'était dans le manteau du soldat Alexandre Zatsepa, tué en 1944

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